LIEN (GROEN) – Mardi 29 octobre
Notre société fonctionne en déléguant les responsabilités à des spécialistes sans le choix de pouvoir intervenir. C’est le cas pour la politique, pour la santé, la sécurité, l’enseignement. Augmenter les interactions sociales dans le cadre de l’école par l’implication des citoyens concernés par un sujet augmentera la créativité, le choix social, apportera des nouvelles réponses aux problèmes ?
Témoignage d’un vécu de l’atelier :
Le Lien International d’Éducation Nouvelle (LIEN) a été créé en 2001 en Suisse à l’initiative de militant.e.s d’Éducation nouvelle venus de Suisse, France, Belgique, Italie. Il met en synergie des Groupes d’Éducation nouvelle du monde entier et de langues diverses.
Pendant 5 min, écrire individuellement les choses que vous connaissez le mieux, et que vous aimez le plus faire dans la vie.
Ce que nous aimons et savons faire : Rire, lire, écrire, passer du temps en famille, la musique, la danse populaire, les livres, les jeux avec les enfants, mon travail au CEMÉA de Sardaigne, discuter autour d’un verre et débattre, parler et échanger sur la pédagogie, dessiner des yeux, marcher, le silence, et je sais faire le ménage, voir des étincelles, des repas sympas, écouter, pleurer de rires, aller au théâtre, la randonnée en montagne, lire des romans, cuisiner, organiser l’apéro du vendredi soir, et m’occuper du jardin.
J’aime discuter avec des personnes proches ou pas, passer du temps avec enfants et ceux des autres, lire au calme, parler, créer avec mes mains toute seule ou avec les autres, rire et me moquer avec bienveillance, observer les personnes, je sais bien me débrouiller dans des situations nouvelles et difficiles, organiser des évènements, et coudre des tirettes sur des trousses. J’aime être dehors, manger avec les autres, vivre avec les autres, l’effort. J’aime et je sais danser, lire et faire du théâtre. Le cinéma, des jeux et des jouets, les arts typographiques, construire des jeux de société anciens, dormir et tout ce qui est relié au sommeil. Animer un groupe de collégien.ne.s/lycéen.ne.s, découvrir de nouvelles cultures, exprimer mes opinions.
À quels endroits avez-vous appris à faire et aimer ces choses-là ?
Dans la cuisine, en famille, avec mes collègues au travail, dans une troupe intergénérationnelle, dans une association avec des collègues du lycée, à l’école, toute seule, les Ceméa, chaque jour depuis 20 ans, Ceméa, Ceméa Toscana, Maison, partout, dans des ateliers, avec des amis ou des amies, au conservatoire, dans une chambre, dans des greniers, sur une scène, dans une association, chez mon père, mon grand-père, mon oncle, dans mon 20 min 2 s à la Fac, avec mes enfants, à l’internat, au travail,en regardant mes proches, avec ma mère, pendant la pause cigarette, seule sur le sol de ma chambre.
-> On se rend ainsi compte, à beaucoup d’endroits, que l’école n’est pas le lieu d’apprentissage majoritaire, on apprend au contact de nos pairs, à l’extérieur de l’école.
En petits groupes de travail, comment peut-on prodiguer un enseignement en dehors de nos institutions ? Comment faire pour que l’enseignement ne soit plus prodigué à l’école ? Quels sont les problèmes qui peuvent se poser ? Et comment résoudre ces problèmes ?
« Dans notre groupe, une partie du groupe voyait très bien ce que pouvait être une école sans école, alors que l’autre partie du groupe voyait plutôt les contraintes, en termes d’horaires, de faire s’entendre différentes tranches d’âges. On s’est en tout cas mises d’accord sur l’apprentissage par le jeu, par les paires, et pas par une figure centrale comme l’instituteur. Mais aussi, par des alternances de temps individuels et collectifs, et aussi des tranches d’âge. On arrivait pas avec ces contraintes à penser à un lieu. On s’est aussi demandé si tout le monde trouverait sa place là-dedans. Est-ce qu’on arriverait à inclure tout le monde dans un seul dispositif ? surtout si on décloisonnait tout par âge. Quel en serait la place de l’adulte, de l’enfant, du travail ? »
« Nous on s’est penché sur un réseau de partage du savoir : on sait tous quelque chose, qu’il nous est possible de partager. Pour le lieu, est-ce que ce ne serait pas les maisons de quartier ? On a vite changer d’avis, ça ferait des ségrégations sociales, il faudrait que ce ne soit pas des lieux liés à un territoire, et qu’il y ait des transports gratuits et de l’intergénérationnel. C’était intéressant parce qu’on en est arrivé à la notion de contrôle, faut quand même qu’on fasse quelque chose pour contrôler, pour donner envie d’y aller dans cette école, la faire découvrir. A la fois on a envie de laisser les gens libres, et en même temps ça produirait de la reproduction sociale. On a proposé comme solution, un parcours minimum. Comment on sait que les gens ont appris des choses aussi ? Un livret ? Mais ce livret ce serait aussi du contrôle social non ? »
« Comment savoir si les gens apprennent ? C’est intéressant d’avoir des tuteurs, des personnes avec qui on peut s’arrêter sur notre parcours, il faudrait aussi un temps obligatoire. On s’est dit qu’on créait une institution pour remplacer une institution. Ne faudrait-il pas que l’école se transforme de l’intérieur ? Créer quelque chose qui doit pallier à l’école, c’est peut-être la question la plus complexe, et que ça soit ouvert à tout le monde, et garantir les fondamentaux à savoir des fondamentaux qui nous permettent de savoir apprendre autre chose. On s’est dit que ça devrait être obligatoire, mais qu’on puisse choisir les matières, en garantissant l’apprentissage de la lecture et de l’écriture pour garantir les autres apprentissages. On a aussi discuté du lien individu/collectif : avoir un espace où on puisse apprendre seul, et un espace dédié au collectif, avec un cadre nécessaire et des règles par contre pour garantir ces espaces, il y a énormément de règles par ex dans la pédagogie Freinet, qui impliquent le collectif. »
Extrait de Bunker Roy (Inde), l’université des va-nu-pieds : https://www.dailymotion.com/video/xwh595
Extrait de Bunker Roy (Inde), l’université des va-nu-pieds